“Tu voulais me parler, Souta ?”

Tokyo, Lycée Kamei, Toit du building principal, 16h

Une jeune fille vient tout juste d’accéder au toit et s’approche avec des pas hésitants de son interlocuteur, Souta, qu🐞 fait face à l’horizon plutôt qu’à sa camarade de classe.

Ce dernier ferm🐞les yeux, prit une grande inspiration, puis expira silencieusement, comme pour se concentrer. Empli de détermination, il ouvrit les yeux et se retourna vers Hikari pour l🐞i parler.

“Hikari. J’ai quelque cho🐞d’important à te dire.”

Les regards des deux lycéens se croisèr🐞alors, et le temps s’arrêta. Malgré le vent frais saisonnier et l’heure tardive où le soleil s’éloigne vers l’horizon, une douce chaleur env🐞oppait les adolescents embarrassés, comme pour les relaxer et les adapter à l’🐞tmosphère sereine du décor.

Souta, le poing serré et tr🐞lotant, se compose tant bien que mal face à la charmante 🐞arence de son amie de toujours, et soutient son regard dans celui d’Hikari.

Hikari, dans une posture plus réservée, mainti🐞son regard dans celui de Souta, dont l’allure plus mature manquait presque de la faire frém🐞

Les lycéens 🐞🐞 rapprochèrent en silence, comme s’ils s’appelaient l’un l’autre du regard. Chacun tentait de déch🐞 les intentions de l’autre, sans mal🐞eillance, avec douc🐞r, 🐞licatesse, et surtout doute. Finalement, Souta s’ex🐞ma.

“Hikari.”

Hikari ne répondit🐞, perdue dans les ye🐞du jeune homme. Comme par réaction 🐞urelle, elle s’approcha de S🐞a à l’entente de son prénom.

Les deux lycéens ét🐞 maintenant à une distance plus intime l’un 🐞🐞 l’autre. La chaleur se fit 🐞us intense. Les regards se maintenaient avec plus de na🐞🐞el. Les battements des 🐞rs s’alignaient. Les sou🐞🐞fles se mêlaie🐞t entre eux pour 🐞rmer une union logique, parfaite, in🐞ble.

“Hi🐞🐞ri, je-🐞🐞🐞🐞”

Nora jeta son manga sur la table du balcon, éjectant alors les coccinelles des pages du livre. Impossible de se concentrer avec tous ses insectes rampants sur les pages de son livre. Les envahisseurs rouges ainsi délogés s’envolèrent vers leurs plantes en pot.

Frustrée par son geste, l’adolescente réajusta ses lunettes, reprit son manga et retourna dans sa chambre. C’était la dernière fois qu’elle tentait de lire sur le balcon, se promit-elle. La passion de sa mère pour le jardinage ne manquait jamais d’empiéter sur ses occupations.